BUKOWSKI

On pourrait presque dire que BUKOWSKI a tout fait, tout vécu. Les galères des débuts puis la reconnaissance de ses pairs, la joie de signer son premier contrat discographique avant les inévitables déconvenues venues après, la bande de copains qui décident d’abord de se réunir ensemble mais qui devient plus que ça aux cours des années… Mais alors que le groupe est sur le point pour la deuxième fois (après l’édition 2012) de retourner le Hellfest, Strangers apparaît presque plus qu’un ‘simple’ cinquième album : c’est un nouveau départ. Et ce nouveau chapitre, ils ont décidé de le partager avec vous, le public. Pas pour se donner un genre, ni tenter de faire le buzz, non juste parce que BUKOWSKI est là pour et grâce à ses fans et c’est eux qu’ils veulent s’adresser directement.

BUKOWSKI, vous connaissez forcément avec plus de quatre cent concerts donnés en dix ans (dont une apparition très remarquée au festival SONISPHERE), des albums salués aussi par le public que la presse et surtout ce style quelque part entre rock et metal qui fait toujours mouche. Oui mais voilà, après Amazing Grace (2009), The Midnight Sons (2011), Hazardous Creatures (2013) et On The Rocks (2015), Strangers remet une nouvelle fois les compteurs à zéro, avec tous les potards sur le onze !

Le disque, le quartet a commencé à bosser dessus « il y a un an et demi environ » comme le confirme leur guitariste et chanteur, Matthieu Dottel qui a formé le groupe avec son frère Julien du côté de Cergy-Pontoise en 2006. « On l’a enregistré en Décembre et Janvier derniers à Paris dans le quartier de Belleville avec Francis Caste, qui avait déjà produit nos deux premiers albums alors que pour Hazardous et Rocks, c’était Fred Duquesne, qui avait d’ailleurs par devenir pendant un temps notre second guitariste, qui s’en était chargé. Habituellement, on avait essayé jusqu’à maintenant de ne laisser que deux ans entre chaque album mais on a décidé de prendre un peu plus de temps cette fois-ci parce que c’est vraiment un disque important pour nous. On a changé de guitariste, on a changé de tourneur, on a décidé de sortir le disque nous-mêmes… Cela fait beaucoup de changement et en même temps, on est remonté comme jamais parce qu’on a remis les pendules à l’heure à pas mal de niveaux et cela s’entend ! On s’est pas mal lâché, c’est plus mélodique et en même temps, c’est toujours du pur BUKOWSKI alors que notre nouveau guitariste s’est pas mal impliqué dans l’écriture, preuve qu’il s’est très bien intégré. »

Parmi ses titres préférés, Matthieu parle de « Facts and Consequences » ou encore de « Mysterious Smile » (pour lequel ils viennent de réaliser un clip) comme bien représentatif de leur nouvel état d’esprit, mélange d’explosion metal « quasi-hardcore par moments », de décharges plus rock puis de passages presque psychédéliques par instant. C’est le nouveau BUKOWSKI, plus sûr de lui, plus mature mais toujours aussi rentre-dedans.

Une métamorphose en partie due à l’arrivée du nouveau-venu, Clément Rateau un « vieux copain » de Matthieu, un « bon métalleux » mais qui, lui aussi, n’aime pas forcément resté dans des cases : « on a toujours envisagé le groupe comme une famille. D’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui on bosse avec les mêmes techniciens, le même ingénieur du son en concert ou la même graphiste qu’à nos débuts. Pourtant, lorsque Clément a débarqué, on était un peu en stand-by affectif si l’on peut dire et il a tout de suite trouvé sa place. Jusqu’à lors il jouait de la gratte dans un trio hip-hop assez rock mais lorsque je l’ai croisé dans une soirée et que je lui ai appris qu’on cherchait un nouveau gars, il s’est tout de suite proposé ! En plus, il habite le même coin que nous et il était fan du groupe donc tout s’est fait naturellement. » Matthieu parle au final d’un disque qui « en surprendra quelques uns mais sans pour autant que cela sonne comme quelqu’un d’autre. » Oui mais justement, c’est quoi la patte BUKOWSKI ? « Pffffui, je ne sais pas trop. Au début on nous a catalogué stoner alors qu’on n’en écoute pas des masses… Je répondrais au final du ‘heavy rock’ parce que cela englobe un peu tout à nos yeux. » Quant au titre de l’album en lui-même, il fait référence à cette envie d’être « en marge, de ne pas faire les choses comme les autres sans pour autant chercher à se différencier à tout prix. Regarde moi et mon frère qui sommes à la base du groupe : on n’est pas mariés, on n’a pas de gamins et on continue de tout donner pour notre musique à un âge où d’autres se seraient décidés à ‘devenir adultes’ entre guillemets. Mais la passion est trop forte et pour tout dire, cela fait longtemps qu’on ne s’est pas senti aussi bien dans le groupe. »

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